Visite de la Sauvetat-du-Dropt et son pont à 23 arches !

La Sauvetat-du-Dropt est un petit village mignon de 600 habitants, qui se trouve au bord de la rivière qui lui a donné son nom. Limitrophe avec la Dordogne (au nord du Lot-et-Garonne), non loin du village d’Eymet et de la ville de Miramont-de-Guyenne, c’est une halte calme et sympathique, ponctuée d’une très intéressante balade guidée par des panneaux d’informations historiques et touristiques. Le point d’orgue étant le somptueux pont roman à 23 arches sur une partie du Dropt. On vous emmène visiter la Sauvetat-du-Dropt, pour en découvrir quelques richesses avant de vous y rendre vous-même !

Photos de l'article © Guide du Lot-et-Garonne

contenu sponsorisé

Organiser votre visite de la Sauvetat-du-Dropt

Suivez la visite du « Village au fil des siècles » équipé de votre Smartphone, en scannant les QR codes tout le long du parcours (1.2km, parfait en famille). Cette balade a été préparée par une association locale, car le village est aujourd’hui une bourgade dynamique et dont les habitants ont à cœur de valoriser le beau patrimoine. Pour faciliter ce cheminement, vous pouvez récupérer un plan de la balade au Point d’Info Touristique qui se trouve en face de la supérette, près de la Mairie. Ou bien le télécharger ici et l’imprimer, comme je l’ai fait. Si vous souhaitez plus de spontanéité, vous pouvez aussi tout simplement vous promener au hasard des jolies ruelles. Le village étant petit, impossible de se perdre et l’œil aguerri saura déchiffrer les pierres et remarquer les détails historiques dans les petites ruelles.

 Pour les visiteurs anglophones, sachez que la visite est également traduite en anglais ! C’est aussi une petite salutation au passé, puisque la Sauvetat-du-Dropt a porté l’étendard anglais au XIVème siècle !

Un peu d’Histoire pour contextualiser

La Sauvetat-du-Dropt était autrefois une Sauveté, c'est-à-dire une zone de refuge, protégée par l’église Catholique. On ne pouvait y poursuivre les fugitifs, c’était un lieu d’asile,  créé par les moines au Moyen-Âge (en l’occurrence au VIème siècle, par des moines de l’ordre de Saint-Benoît). C’est une ville qui a prospéré, en attestent les remparts qui ceinturaient la ville, ainsi que les fossés creusés pour en assurer la défense. Au fil du village, quelques anciennes maisons et vestiges sont toujours présents, malheureusement pas autant qu’on pourrait l’espérer car au XVIIème siècle, la Révolte des Croquants a donné lieu à de terribles batailles et la ville a littéralement disparue de la carte.

La ville était ceinturée de remparts, doublés d'un fossé

   

Promenade dans le village de la Sauvetat-du-Dropt

Dès le début de notre promenade, nous croisons un ancien hospice, datant de 1843, avec de beaux colombages et à pan de bois garnis de torchis. Les maisons sont très bien restaurées dans le village et agréablement fleuries. Avez-vous remarqué que les colombages en bois sont souvent aux étages ? C’est pour protéger la structure de l’humidité, qui est donc bâtie en pierre sur le premier niveau.  Le torchis est quant à lui un mélange de terre argileuse et de paille, que l’on utilisait pour remplir l’ossature en bois. La paille sert d’isolant et de liant pour éviter à la terre de se fissurer en séchant.

   

On traverse la route principale pour se rendre de l’autre côté du village vers la rue du Temple qui était autrefois la rue où les forgerons travaillaient le métal dans leur forge, pour élaborer toutes sortes d’objets et en particulier des armes et des éléments pour les machines agricoles ou les charrettes. En levant les yeux, on aperçoit une maison plus haute que les autres, c’est la maison tour, probablement un ancien guet à l’époque médiévale.

   

On continue la promenade dans les jolies ruelles, avec toujours une belle vue sur l’église Saint-Germain qui est l’une des plus hautes du département. On tourne autour comme un point de pivot, car c’est autour d’elle, bâtie au VIème siècle, que la Sauveté se développe. Derrières l’église, qui était rattachée au prieuré de Sarlat (le Périgord est tout proche), se trouve une place où les vestiges du prieuré ont été retrouvés. Entrez dans l’église pour cheminer dans sa longue nef et admirer son chœur roman du XIIème siècle.

   

L'église Saint-Germain

   

   

La balade nous amène ensuite à faire un bon dans l’Histoire, jusqu’au milieu du XVIIème siècle. Vous connaissez Jacquou le Croquant ? Célèbre paysan révolté du Périgord, dont la condition et les revendications ont été rendues célèbres dans le roman d’Eugène le Roy, puis dans une série télévisée en 70 et enfin un film. Tout le sud-ouest a été secoué par la Révolte des Croquants (les paysans). Nous sommes en Juin 1637, la population est harassée par des dizaines d’années de taxes et les abus de privilèges, elle s’insurge et 2000 d’entre eux prennent les armes, face à 3000 soldats de l’armée Royale venus en renfort. La ville est un véritable champs de bataille, elle est dévastée et les croquants sont matés par la force, 1600 périssent et la ville n’est plus qu’un champ de ruines… Promenez-vous dans la prairie pour vous imprégner de ces faits historiques. Continuez de ce côté du village pour visiter l’église si vous ne l'avez pas déjà fait et retournez ensuite vers le pont.

contenu sponsorisé

Le Dropt et son pont à 23 arches

Nous nous dirigeons à présent vers le début de notre balade, de retour vers le pont sur le Dropt. Amusez-vous à compter, il y a 23 arches et même 24, puisqu’en 2016, l’association de protection du patrimoine locale a découvert une nouvelle arche, jamais mentionnée dans les archives. Étonnant ! 23 arches, c’est très long et aujourd’hui la plupart sont enfouies dans la végétation. Il faut s’imaginer qu’à l’époque de la construction du pont initial de style roman au XIIème siècle (avec 11 arches), puis son agrandissement au XIIIème (12 arches de style gothique supplémentaires), le Dropt n’avait pas du tout cette physionomie. Il était beaucoup plus large, car peu canalisé et les crues étaient fréquentes et mémorables. Au milieu du pont, vous remarquerez une écluse (et un moulin derrière), qui a été construite après la destruction d’une arche, ceci afin de rendre le Dropt navigable. Une opération tardive, une décision qui se télescopa assez rapidement avec le développement routier et ferroviaire pour le transport de marchandises, rendant la navigation désuète… Elle n’aura lieu que de 1858 à 1884.

Nous voici au terme de notre jolie promenade. Cet article a été rédigé avec l’aide du site Internet du village de la Sauvetat-du-Dropt, dont je vous recommande la visite car il fournit d’inestimables renseignements historiques, issus de témoignages, de recherches d’archives, pour comprendre le passé du village et donc mieux l’honorer au présent.  C’est une réussite ! Venez vous promener en famille dans ce joli lieu paisible, qui a tout ce qu’il faut pour vous recevoir quelques jours ou une demi-journée avec un pique-nique près du pont !

  

contenu sponsorisé

Vous avez aimé cet article ? Retrouvez-en d’autres sur notre Blog « Selon mes envies ». Suivez-nous sur la page Facebook du Guide du Lot et Garonne et sur Instagram @guidedulotetgaronne

Retour à la page "Culturelle"